Projets en cours
L’été 2020 a vu démarrer, à Paris et pour 44 mois, les travaux du vaste programme de baignabilité dans la Seine.
Dans ce cadre, la Ville de Paris a notamment prévu la construction d’un bassin de stockage-traitement-restitution à Austerlitz et de collecteurs en bord de Seine, un projet hors norme, d’une taille exceptionnelle, inédite dans une ville aussi dense et contrainte que Paris. Terminé, ce bassin pourra recueillir 46 000 m³ d’eau, soit l’équivalent de 12 piscines olympiques.
L’objectif assigné à ce projet est clair : améliorer à terme la qualité sanitaire de l’eau de la Seine en recueillant l’excédent d’eaux tombé lors d’importants orages afin d’éviter que les pluies ne saturent le réseau d’assainissement qui, lorsqu’il est plein, s’y déverse à grande échelle.
Les travaux ont été confiés à un groupement de 5 entreprises, appelé Impluvium en référence au bassin recueillant les eaux de pluie, situé au centre de l’atrium dans les maisons romaines antiques : URBAINE DE TRAVAUX (mandataire), SADE Travaux Spéciaux (co-traitant), SOLETANCHE BACHY, SEFI-INTRAFOR et BESSAC.
Ce projet comprend la construction :
- d’un bassin de stockage-traitement-restitution des eaux de 46 000 m³, de 50 m de diamètre et de 30 m de profondeur, situé sous le square Marie Curie, avec des parois moulées profondes de 62 m et des barrettes de 80 m ;
- d’un ouvrage de prise d’eau ou puits de chute (le puits Valhubert), situé en bord de Seine, raccordé au déversoir d’orage de la rive gauche, avec des parois moulées profondes de 50 m ;
- d’un ouvrage de prise d’eau (le puits Tournaire), situé le long de la voie Mazas et à proximité de la Seine, raccordé à 2 déversoirs d’orage existants de la rive droite, qui servira de puits de sortie du microtunnelier ;
- d’un collecteur ø 2 500 mm, d’une longueur de 625 m, reliant ces 3 ouvrages, qui sera réalisé par microtunnelage sous la Seine.
Ce projet est soumis à un haut standard environnemental fixé par la Mairie de Paris qui proscrit par exemple le recours aux engins thermiques remplacés par des engins électriques. Des essais in situ seront également réalisés afin d’optimiser le dimensionnement des barrettes.
Une vue à 360° des lieux met en évidence l’environnement extrêmement contraignant de ce chantier. Les emprises de chantier sont en effet toutes proches du métro aérien et souterrain, du RER, de la gare d’Austerlitz, de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, de l’Institut Médico-légal, des quais de Seine, avec la densité de circulation, piétonne comme motorisée, que l’on connaît à Paris.
Pour faire la différence et emporter ce marché, le groupement Impluvium a su convaincre et rassurer la Ville de Paris au travers d’une offre avec variante pour un projet techniquement exigeant, comportant de nombreuses interfaces et constituant un des chantiers phares de la ville pour les 3 prochaines années.
Le puits Tournaire est une illustration de cette capacité à proposer des variantes. Servant d’arrivée au microtunnelier, il était trop étroit dans la solution de base pour que celui-ci en soit extrait et avait donc vocation à être en partie abandonné et déconstruit. La variante, proposée et retenue par la Ville de Paris, prévoit au contraire de l’agrandir pour permettre l’extraction d’un microtunnelier démontable en trois morceaux, spécifiquement conçu pour cette opération et que SADE Travaux Spéciaux pourra ultérieurement réutiliser.
La SADE assure la direction des travaux de cette opération, qui sera une référence marquante pour son entité SADE Travaux Spéciaux en matière d’assainissement.
À terme, ce projet permettra l’installation de lieux de baignade pérennes dans la Seine.