Avec la réhabilitation totale d’un collecteur visitable d’assainissement à Boulogne et un chantier où la chimie rejoint les travaux publics.
Seine Ouest Assainissement, filiale commune de Veolia et de la SADE, est titulaire jusqu’à fin 2027 du contrat de Délégation de Service Public à l’Assainissement pour Grand Paris Seine Ouest (GPSO). Contractuellement, elle doit notamment réaliser une soixantaine d’opérations de remplacement et/ou de réhabilitation sur le réseau des 8 communes du territoire. La consolidation et la réhabilitation d’un tronçon sis Passage des Abondances à Boulogne-Billancourt en font partie.
On passe au visitable
Jusqu’à présent, les opérations réalisées en conception/construction pour GPSO concernaient quasi-exclusivement des ouvrages non visitables. Or ici, on réhabilite, par l’intérieur et sur 160 m, un ouvrage visitable (T180), passant sous des bâtiments, construit en maçonnerie sur 100 m et en éléments béton sur 60 m. Des travaux confiés à SADE Travaux Spéciaux.
Un chantier multi-technique
Si le segment en béton ne fait l’objet que d’une reprise des fissures circulaires, celui maçonné fait l’objet d’interventions lourdes et techniques. Pour sa consolidation, des injections de collage par un mélange bentonite-ciment sont réalisées au niveaux de 66 points constitués chacun de 4 canules et d’un évent (soit 330 percements en ∅ 40). Un mélange injecté à une pression maximale de 2 bar à raison de 10 l/minute, par passe de 225 l maximum et tant que le terrain le demande. Pour son hydraulicité, la projection d’un mortier fibré résistant au H2S sera ensuite réalisée sur sa voûte, ses pieds droits et sa cunette.
Un coulis très précis
Le coulis bentonite-ciment injecté doit répondre à une résistance de 8 mpa à 28 jours. Sa formulation doit donc être très précise et vérifiée à chaque gâchée réalisée par la centrale d’injection placée en surface. La viscosité du coulis frais est contrôlée via le temps d’écoulement d’un échantillon d’1 litre au travers d’un cône, qui doit entrer dans la fourchette 35-40”. Sa densité, mesurée par une balance Fann, doit être précisément de 1,45 et ses performances au test d’exsudation inférieures à 3% à 2h. Des échantillons de chaque gâchée sont également conservés pour la réalisation de tests sur coulis durci. Au-delà de l’auto-contrôle, au démarrage de la phase d’injection, des essais de convenance ont été réalisés par une société extérieure afin de contrôler matériel et formulation du coulis.
Une centrale d’injection hi-tech
Presque totalement automatisée, la centrale d’injection a été conçue et fabriquée dans les ateliers de STS. Une multitude d’automatismes, de capteurs, de pesons et autres débitmètres permettent de contrôler précisément les quantités d’eau et de ciment de chaque gâchée, la pression et le débit d’injection vers 2 lignes simultanément et le traitement des eaux souillées avant rejet. Seul l’apport en bentonite reste une opération manuelle. Une centrale suffisamment silencieuse pour ne pas gêner les riverains de ce chantier de 10 semaines sur lequel interviennent 7 Sadiens.
