Projets en cours
Bassin enterré du Rouailler, 4e et dernière tranche d’un projet de longue durée
L’aventure du bassin du Rouaillier a démarré en 2011, en Seine-Saint-Denis, dans la commune de Livry-Gargan, pour le compte du Conseil départemental dont la Direction de l’Eau et de l’Assainissement (DEA) en assure également la maîtrise d’œuvre.
Ce nouveau bassin se substitue aux infrastructures existantes devenues insuffisantes face à l’urbanisation et offre un maillage complet à la commune avec notamment le recueil des eaux de pluies excédentaires, issues de violents orages. A plus grande échelle, il fait partie de la requalification globale du département pour améliorer la qualité sanitaire des cours d’eau, en supprimant les rejets d’assainissement départementaux dans le canal de l’Ourcq. En jouant un rôle de filtre des eaux récupérées, il participera significativement à l’amélioration de la qualité des eaux de la Seine, dans la perspective de la tenue des épreuves en eaux libres des JO 2024.
Les 1er et 2e tranches ont été consacrées à la construction de cet ouvrage enterré : 55 m de diamètre pour un stockage de 26 000 m3.
La 3e tranche, déjà réalisée par SADE Travaux Spéciaux entre 2016 et 2018, concernait la construction d’un collecteur (Ø 2 000 mm) et de plusieurs ouvrages de prise d’eau. Ce collecteur de 620 m fut réalisé par microtunnelage en 3 tirs dont un tir courbe serré de 110 m de rayon de courbure, passant sous des voies SNCF. Un rayon de courbure de 110 m qui représentait une 1re en Europe sur cette distance !
La 4e et dernière tranche du projet, appelé maillage Quesnay, relie deux collecteurs existants : le collecteur 190/100, situé à faible profondeur sous le boulevard Jean Moulin et le collecteur 230/130, situé à plus grande profondeur sous l’avenue Marcel Sembat. L’objectif de ce maillage est donc double :
- terminer le projet global du Rouaillier,
- supprimer les inondations annuelles du quartier Quesnay provoquées par les faibles capacité hydraulique et profondeur du collecteur Jean Moulin.
Les travaux ont été confiés à un groupement de deux entreprises, SADE Travaux Spéciaux (mandataire) et SOGEA Ile-de-France (cotraitant), accompagnées de 3 sous-traitants (NGE, Valentin et SEMERU).
Ils consistent dans la construction :
- d’une prise d’eau au croisement entre le boulevard Jean Moulin et l’Avenue Quesnay, permettant de reprendre les effluents du collecteur existant ;
- d’un collecteur d’assainissement (Ø 1800 mm), d’une longueur de 240 m, réalisé par microtunnelier AVN1800, en un unique tir courbe de rayon 700 m ;
- d’une galerie réalisée par méthode traditionnelle permettant de relier le puits de sortie du microtunnelier et le collecteur existant sous l’avenue Marcel Sembat et d’assurer la continuité des effluents entre le nouveau collecteur et l’existant ;
- de deux regards déportés réalisés en méthode traditionnelle.
L’environnement urbain très dense et la multiplication des réseaux existants dans le sous-sol ont conduit la maîtrise d’œuvre à opter pour une solution sans tranchée. Le microtunnelier permet ainsi de réduire les emprises de travaux en les limitant aux deux puits réalisés en pieux sécants et de limiter l’impact sur les riverains le long de l’avenue Quesnay. Pour réduire les nuisances sonores aux riverains du puits de travail, SADE Travaux Spéciaux a eu recours à un groupe électrogène super-insonorisé et a mis en place des bâches acoustiques sur les installations de traitement des boues de forage (dessableur et dessilteur).
Le second défi auquel doit faire face le microtunnelier Stéphanie, nommé du prénom de sa marraine, est la géologie très argileuse du terrain. Pour y répondre, SADE Travaux Spéciaux, appuyée par Herrenknecht, a installé une roue de coupe adaptée, dépourvue de molettes hormis la surcoupe, et équipée de couteaux basculants. Une pointe centrale permet d’améliorer l’abattage du terrain argileux. Cette géologie impose également d’associer une centrifugeuse aux installations de traitement afin de limiter la présence de fines dans le fluide de marinage et de diminuer le nombre d’interventions de curage.
Stéphanie s’est élancée fin juin et a terminé avec succès son parcours début août, laissant place aux équipes de génie civil qui réaliseront la prise d’eau.