Projets en cours
La SADE en mode troglodyte
La Communauté Urbaine de Caen La Mer a confié à la SADE (DR de Normandie) un chantier de restructuration du réseau d’eau pluviale qui traverse une gigantesque carrière souterraine désaffectée à Fleury-sur-Orne. Un chantier d’assainissement aux multiples défis.
Une problématique environnementale
Présent sous forme de caniveau, le collecteur d’eau pluviale qui traverse la carrière déborde régulièrement, souillant son plancher ainsi que les eaux de la nappe du Bathonien, d’importance régionale, qui remontent dans les galeries. Pour remédier à ces désordres, le busage gravitaire (5 mm/m) de ce segment de 150 m a été confié à la SADE. Depuis la mi-juin, les équipe de l’agence de Giberville mettent en place et emboîtent les 64 tuyaux béton de Ø 1 200 et les 3 chambres nécessaires à la construction de cet ouvrage aux multiples changements de direction. Un chantier de 8 semaines.
Une solution classique… dans un contexte atypique.
Cette carrière est un site anthropique souterrain de 40 ha, situé à environ 20 m de profondeur, dont la topographie est un véritable défi pour nos compagnons. Ici, la pierre de calcaire de Caen, de renommée mondiale, a été exploitée pendant plusieurs siècles et jusqu’à la fin des années 50 « en chambres et piliers ». Aujourd’hui, ce site est une succession de vastes chambres, hautes de plus ou moins 4 m, délimitées par des piliers massifs en calcaire. Autant d’obstacles entre lesquels il faut slalomer avec des engins lourds à même de transporter sur près de 400 m les buses béton de 3.4 t chacune descendues par un puits d’accès.
Un milieu hostile !
Pour travailler dans ce contexte, il ne faut pas être claustrophobe ! La zone de chantier qui est la seule éclairée et ventilée est loin de la trémie d’accès et encore plus loin de la « tirée » – la pente d’accès au site –. Le chemin se fait à pied, équipé d’un détecteur de gaz et d’un masque auto-sauveteur, dans une obscurité à peine troublée par la lumière d’une lampe frontale, en suivant un chemin boueux et balisé pour ne pas s’égarer ou risquer de tomber dans une des nombreuses nappes, dont certaines sont profondes de plusieurs mètres d’une eau très fraiche !
Pour l’anecdote, ce site est régulièrement visité par des cataphiles qui n’hésitent pas à taguer les lieux. L’ouvrage de la SADE sera t’il leur prochaine victime ?